Diurétiques : vue d'ensemble
 
Les diurétiques (saliurétiques) déclenchent une augmentation de l'émission d'urine (diurèse). Au sens strict, il s'agit de substances qui agissent directement sur les reins. Principalement en raison de l'inhibition de la réabsorption d'eau et de NaCl, ils augmentent l'émission d'urine.
Les principales indications des diurétiques sont :
Résorption des œdèmes :
Les œdèmes correspondent à un gonflement des tissus dû à une augmentation de leur contenu en liquide, essentiellement localisé dans l'espace extracellulaire (volume interstitiel). Après administration d'un diurétique, le volume du plasma décroît par suite de l'augmentation de l'élimination rénale d'eau et de sel, le sang est « condensé ». La conséquence est une augmentation de la concentration des protéines du sang et par là-même de la pression osmotique. La présence dans le lit capillaire de cette force qui attire les liquides, augmente le passage du liquide des tissus dans la circulation. C'est ainsi que le fluide tissulaire décroît et que disparaît l'œdème. La diminution du volume plasmatique et du volume interstitiel conduit à une réduction du volume extracellulaire (VEC). Selon les symptômes de la maladie, on utilisera : les thiazidiques, les diurétiques de l'anse, les antagonistes de l'aldostérone, les osmodiurétiques.
Baisse de la tension artérielle :
Les diurétiques constituent les médicaments de choix pour diminuer une pression artérielle élevée. Déjà à doses faibles, ils diminuent les résistances périphériques (sans diminution notable de l'espace extracellulaire) et diminuent ainsi la pression sanguine.
Traitement d'une insuffisance cardiaque :
La baisse des résistances périphériques provoquée par les diurétiques facilite l'éjection du sang par le cœur (diminution de la post-charge), le débit cardiaque et la capacité de travail de l'organisme augmentent. L'élimination accrue des liquides entraîne une réduction des volumes extracellulaires et par là-même une diminution de l'apport sanguin au cœur (réduction de la pré-charge). Les symptômes de la stase veineuse en amont du cœur, tel un gonflement du foie et un œdème des chévilles disparaissent. On utilise principalement les thiazidiques (parfois en association avec des diurétiques épargnant le potassium) ou des diurétiques de l'anse.
Prévention d'une insuffisante rénale :
En cas de défaillance circulatoire (choc), par exemple à la suite d'un saignement massif, existe le danger d'une interruption de le production d'urine par les reins (anurie). A l'aide de diurétique, on cherchera à rétablir le flux urinaire. On utilisera dans ce cas les osmodiurétiques ou les diurétiques de l'anse.
Les effets secondaires d'une administration massive d'un diurétique sont:
- la diminution du volume sanauin peut entraîner une chute de pression et un collapsus ;
- l'élévation de la concentration des érythrocytes et des plaquettes augmente la viscosité du sang et accroît le danger d'une coagulation intravasculaire et d'une thrombose.
Lorsque sous l'action d'un diurétique on aboutit à une fuite d'eau et de sel ou à une diminution de l'espace extracellulaire, l'organisme peut déclencher en réaction une activation du système rénine-angiotensine-aldostérone : à cause de la diminution du volume sanguin on aboutit à une réduction de la circulation rénale. Ceci entraîne une sécrétion par le rein de la renine, une hormone, dont l'activité enzymatique stimule la formation dans le sang d'angiotensine I. L'angiotensine I est transformée en angiotensine II sous l'action de l'enzyme de conversion angiotensine converting enzyme, ACE. L'angiotensine II à son tour déclenche, entre autres, la libération d'aldostérone. Ce minéralocorticoïde augmente la reabsorption d'eau et de sodium par le rein et s'oppose donc à l'action des diurétiques. Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion empêchent cette contre-régulation et renforcent l'activité des diurétiques.
Diurétiques -