Les nouveaux geants de la pharmacie
 

Nouvelles turbulences en perspective dans l’état-major de Rhône-Poulenc Rorer. Le numéro 1 français du médicament est à nouveau fragilisé par la montée en puissance des nouveaux géants de la pharmacie.

Les lendemains « prometteurs » annoncés après l’acquisition de Fisons par RPR, en octobre 1995, ne sont toujours pas au rendez-vous. Au moment où GlaxoWellcome, l’actuel numéro 1 et le numéro 9, l’autre britannique, SmithKline Beecham, projettent de fusionner pour créer le leader de la pharmacie mondiale (19,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 1996), le numéro 1 de la pharmacie française (4,8 milliards de dollars) fait triste figure et plombe les résultats de Rhône-Poulenc, sa maison mère désormais à 100 %

Malgré les 25 % de ses ventes réalisées aux Etats-Unis, le groupe n’aura pas rempli ses objectifs. Ni dans ses ventes (en modeste progression de 3,5 % hors effet de change pour quelques 8 % pour le marché pharmaceutique mondial), ni dans ses résultats (le résultat opérationnel est à 5,26 milliards de francs, en baisse de 7,9 %). Et il lui faut supporter le poids de l’achat, l’été dernier, pour 27 milliards de francs, des intérêts minoritaires de RPR.

L’Ultra haler, un inhalateur à poudre sèche, trouvé dans la corbeille de Fisons, tarde à apparaître. L’Azmacort, leader sur le marché américain du traitement des affections respiratoires, n’a pas enregistré les résultats escomptés (ses ventes ont baissé de 13,2 %).

Dans le même temps, le groupe français, lourdement endetté (49,3 milliards de francs à la fin de 1997, soit 0,88 % des fonds propres), a dû investir des sommes considérables pour s’équiper, comme ses concurrents, en matériels lui permettant de bénéficier des apports de la chimie combinatoire, du criblage moléculaire à haute capacité ou de la génomique. Dans le but, bien évidemment de réduire la durée de développement de ses nouvelles molécules.

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